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Attention offres sur Proz: tarifs comiques
Thread poster: Irène Guinez
Sylvain Leray
Sylvain Leray  Identity Verified
Local time: 13:59
German to French
?? Jan 22, 2010

Pablo Bouvier wrote:

Cependant, la réalité c'est que l'unique marché que je connais dans lequel ce sont sont les clients et non les fournisseurs qui fixent les prix c'est précisément celui de la traduction.


Et bien nous ne vivons pas dans la même réalité, alors...

Pour le reste, je n'y comprends goutte... et je m'étais promis de ne plus intervenir.


 
Pablo Bouvier
Pablo Bouvier  Identity Verified
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German to Spanish
+ ...
Attention offres sur Proz: tarifs comiques Jan 22, 2010

Marcin Rey wrote:

Pablo Bouvier wrote:
La loi de l'offre et la demande est certainement libre. Mais le dumping est un délit. Et qui l'admet est complice du délit. Ne le croyez-vous pas aussi?


Un beau festival de socialisme ouest-européen, à mon avis.

Entendons-nous sur les termes.

Le dumping désigne le fait de vendre un produit à un prix inférieur au prix de revient pour éliminer la concurrence.

Quel est le prix / coût de revient d’une traduction chez un traducteur ? Pas grand-chose. Il y a longtemps que notre effort d’apprentissage de nos langues d’exercice est amorti. Nous achetons des livres, nous changeons d’ordinateur une fois toutes les quelques années. La rentabilité intrinsèque de l’activité est tout à fait extraordinaire.

Chez une agence, le prix de revient correspond au tarif des traducteurs sous-traitant, et un peu de charges fixes ou variables. Cela nous renvoie au prix de revient du traducteur.

Ce que nous avons, ce n’est pas du dumping, c’est une guerre des prix sur fond de globalisation. La globalisation, c’est l’intensification des échanges internationaux. Ces échanges, nous en vivons, et notre mission est de les servir. Il est normal d’en supporter les conséquences.

De toute façon, il est prouvé que toute forme de restriction administrative de la liberté économique finit par revenir à la figure de ceux qui étaient censés en bénéficier.

Une marchandise ou un service ne vaut que ce que le client est prêt à la payer. "Soyez chers, vous aurez des clients riches". Ca suffit. Qui a un problème avec de la concurrence qu’il juge trop bon marché, au lieu d’essayer de l’interdire, n’a qu’à faire concurrence par la qualité et non le prix, ou changer de métier.


En premier lieu, merci beaucoup pour votre recommandation de changer de métier. Après plus de 30 ans d'exercice professionnel, la traduction commencait à m'ennuyer

Mais, n'oubliez vous pas quelque chose qui n'as rien du socialisme de l'Ouest ? : le prix de revient par heure de travail, peut-être ? Je ne sais pas chez vous, mais ici les couts qu'un traducteur doit affronter pour vivre sont assez élevés. Par exemple, une connexion décente à Internet, c'est une de plus chères, si non la plus chére d'Europe.

Et, en ce qui concerne le libéralisme economique exacerbé, nous tous connaissons les conséquences : Une crise économique mondiale sans précédents depuis la Grande Dépression du 1929 avec l'Espagne à la tête en Europe. Mais, je suis d'accord avec vous en ce que la globalisation a apporté des nouveaux défis que nous devrons apprendre à affronter.

Avec cela je mets point final au débat, au moins de ma part, parce que je vois que cela seul nous divise quand nous devrions être unis. Bon week-end à tous.

[Editado a las 2010-01-22 15:18 GMT]


 
Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
France
Local time: 13:59
French to German
+ ...
Conséquences inattendues Jan 22, 2010

Marcin Rey wrote:
Ce que nous avons, ce n’est pas du dumping, c’est une guerre des prix sur fond de globalisation. La globalisation, c’est l’intensification des échanges internationaux. Ces échanges, nous en vivons, et notre mission est de les servir. Il est normal d’en supporter les conséquences.

Conséquences parfois assez inattendues, si je puis me permettre et au risque de me répéter pour la nième. fois : certains agents situés en Europe Centrale (vous m'excuserez de l'imprécision géographique) proposent à leurs sous-traitants des prix unitaires supérieurs d'environ 40 à 45% - coefficient multiplicateur 1,4 à 1,45 ! - aux tarifs imposés par de (trop, à mon goût) nombreuses agences d'Europe de l'Ouest. Et je parle en l'espèce de textes écrits dans des langues courantes, à traduire dans des langues courantes avec un niveau de technicité équivalent.
Conclusion(s) ? La mienne : comme le dit Marcin, il y a certainement des clients riches, mais il y a aussi des intermédiaires qui savent vendre leurs prestations (et payer leurs fournisseurs en conséquence) d'une part, et d'autres intermédiaires qui feraient mieux de se recycler dans la grande distribution (genre « discounter » ou similaire) d'autre part.

[Edited at 2010-01-22 16:13 GMT]


 
NMR (X)
NMR (X)
France
Local time: 13:59
French to Dutch
+ ...
Une explication Jan 22, 2010

Laurent KRAULAND wrote:

Conclusion(s) ?


Dans le forum néerlandais, nous avons vu récemment un nouveau phénomène, la "route polonaise", par laquelle des sociétés en Allemagne envoient leurs traductions à des bureaux situés en Pologne plutôt qu'à des bureaux allemands. Sens de la traduction donné dans l'exemple (il s'agissait de "cas", je n'ai aucune idée si cela se fait à grande échelle) : allemand>polonais puis polonais>autres langues, par des traducteurs "locaux" (ce qui n'exclut pas allemand>autres langues directement). A part le traducteur qui faisait ça à l'origine directement pour des agences allemandes, les autres réactions étaient très positives. La conclusion pourrait rejoindre le rajout de Laurent : il y en a qui savent vendre mieux que d'autres, possible que la langue des tractations posait un problème, peut-être aussi que certains sont plus "gründlich" que d'autres et ont une plus haute estime de leurs traducteurs, qui sait.
Je n'interviendrai pas sur les planchers tarifaires ni les bas tarifs, mais juste une remarque, puisque la plupart des gens savent se servir d'un moteur de recherche comme ici présent ou ont une base de données substantielle, c'est normal que les jobs proposés sur un portail comme celui-ci ont la particularité d'être des cas spéciaux (derniers qui restent après que tout le monde se soit servi, ou sous-traitance au 3ème ou 4ème niveau, ou jobs excentriques tout court).


 
Marcin Rey
Marcin Rey  Identity Verified
Poland
Local time: 13:59
Polish to French
+ ...
- Jan 22, 2010

Pablo Bouvier wrote:
En premier lieu, merci beaucoup pour votre recommandation de changer de métier. Après plus de 30 ans d'exercice professionnel, la traduction commencait à m'ennuyer


Rien de personnel, cher Monsieur Bouvier. Moi aussi, au bout de 17 ans de traduction, je commence à être un peu las...

Plus sérieusement, je maintiens que quand une activité cesse d'être rentable ou de vous plaire - il faut changer de métier. Cela concerne les sidérurgistes, les ouvriers des chantiers navals, alors pourquoi pas les traducteurs? Qu'avons nous donc d'exceptionnel? Quand on est pas satisfait de son salaire, on cherche un autre emploi. Si on ne trouve pas un autre emploi, on reste et on travaille. Quand on est traducteur, si l'on estime que l'on ne gagne pas suffisamment, on essaye de faire autre chose - ou on serre les dents et on continue. Je ne vois pas la différence.

Vous pratiquez la paire de langue français espagnol. Je ne veux pas vous faire peur, mais un jour, vous serez rattrapé par des collègues qui, actuellement, travaillent entre Haiti et la République Dominicaine. À moins que vous ne parveniez à leur faire interdire l'accès des plateformes internet. Moi, je suis susceptible d'être un jour rattrapé par des polonais d'Ukraine qui ont appris le français, par exemple. Ainsi va la vie. Ce que je leur souhaite, à mes amis ukrainiens, c'est de se développer le plus vite possible pour se rapprocher du niveau de la Pologne, et accessoirement de remonter leurs prix. Ce n'est pas en essayant vainement de les exclure que l'on va y arriver.

Pablo Bouvier wrote:
Mais, n'oubliez vous pas quelque chose qui n'as rien du socialisme de l'Ouest ? : le prix de revient par heure de travail, peut-être ? Je ne sais pas chez vous, mais ici les couts qu'un traducteur doit affronter pour vivre sont assez élevés. Par exemple, une connexion décente à Internet, c'est une de plus chères, si non la plus chère d'Europe.


J'ai parlé de rentabilité intrinsèque de l'activité, pas de coût de la vie. Encore une fois, entendons-nous sur les termes.

À ma connaissance, en Pologne aussi nous avons des connexions internet très chères, comparées aux revenus de la population (probablement parce que les bénéfices de TPSA servent à financer les avantages sociaux du personnel de France Télécom, dont les téléphonistes polonais ne peuvent que rêver). Mais quand même, il me faut à peine 3 pages de traduction pour le financer mon forfait mensuel. Ce n'est pas substantiel.

Pablo Bouvier wrote:
Et, en ce qui concerne le libéralisme economique exacerbé, nous tous connaissons les conséquences : Une crise économique mondiale sans précédents depuis la Grande Dépression du 1929 avec l'Espagne à la tête en Europe. Mais, je suis d'accord avec vous en ce que la globalisation a apporté des nouveaux défis que nous devrons apprendre à affronter.


Je vous plains. La Pologne, par contre, est le seul pays d'Europe à ne pas être en décroissance. C'est peut-être parce que nous avons moins de régulation, peut-être parce que nous travaillons d'arrache-pied, ou peut-être parce que notre gouvernement est tellement paresseux qu'il néglige de s'occuper de l'économie, qui donc se débrouille toute seule.

Quoi qu'il en soit, c'est le passage au libéralisme qui a fait de la Pologne un pays où la vie est encore un peu difficile certes, mais supportable et même très agréable quand on se débrouille bien, ce qui est mon cas, je suis heureux de le dire. En 1989, le salaire moyen était de quelques dizaines de dollars; actuellement, nous sommes en train de dépasser le Portugal et nous sommes bien déterminés à rattraper les meilleurs. Ou M'sieur, même la France et l'Allemagne! Farpaitement! Je ne crois pas que nous en serions là si nous n'avions qu'occidentalisé le dirigisme hérité de la colonisation soviétique.

Je ne vois pas le rapport entre la crise financière et vos velléités de réguler le marché de la traduction. Je rappelle gentiment que - sans nier les errances de la haute finance, qui a sans conteste déliré - cette crise est aussi et avant tout le résultat d'interventions malencontreuses de la puissance publique (Fanny Mae etc.). Donc - d'un manque de libéralisme, et non d'un excès.

La conséquence du manque de l'horrible libéralisme que vous décriez est par contre une globalisation qui ne va que dans un seul sens, et maintient la pauvreté presque partout dans le monde. La PAC en est l'exemple le plus flagrant. Pour être clair, l'excès de régulation et de protectionnisme est la cause directe de la faim dans le monde! À côté, cette crise dans le monde occidental, c'est une plaisanterie. Quelqu'un est-il mort de faim à cause de la crise en Espagne?

En tant que traducteurs, vu notre mission particulière, nous ne devrions pas reproduire ces dérives dans notre petite profession.

Quoi qu'il en soit, la sphère économiquement la plus libre du monde, c'est Internet. Notre métier est concerné au premier chef. La globalisation avance, on peut le déplorer ou s'en féliciter (mon cas). On peut y participer ou dresser des barrières. Mais de toute façon, elles tomberont.

A mury runą, runą, runą, i pogrzebią stary świat (Jacek Kaczmarski)


 
Pablo Bouvier
Pablo Bouvier  Identity Verified
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+ ...
Attention offres sur Proz: tarifs comiques Jan 22, 2010

Sophie Dzhygir wrote:

Mais :

1/ L'enquête que vous avez menée n'a strictement aucune valeur !

2/ Dès lors que vous aurez fixé, en prenant l'exemple de votre "enquête", le prix minimum de 0,07 euros, soyez assuré que plus personne ne vous offrira 0,08 ! Ca ne m'intéresse pas du tout, mes tarifs sont plus élevés que cela, et le système que vous proposez n'aura pour seul effet que de faire perdre leurs clients aux gens comme moi, sans pour autant empêcher qui que ce soit de continuer à proposer du travail à des prix encore plus bas en dehors de proz, puisque les jobs de proz représentent rien du tout en termes de pourcentage sur le marché de la traduction.

Sans compter que je souscris totalement à tous les arguments énoncés par Sylvain.

La seule solution au problème des prix, c'est d'arrêter d'accepter les prix bas.

PS : d'expérience, les gens qui se plaignent le plus des prix proposés par les agences sont aussi très souvent ceux qui les acceptent le plus volontiers...


Les clients se guident, comme sur tout autre marché, par la loi de l'offre et la demande. C'est-à-dire, que dans un délai plus bref ou plus largue et sur un marché globalisé comme l'actuel, de toute façon on finira par perdre les clients qui se guident seulement par des motifs monétaires et non qualitatifs (voir le post anterieur).

Le fait de fixer un prix minimal l'unique qu'il ferait serait d'empêcher des prix excessivement bas, puisque les marges seraient exactement les mêmes par voie de l'augmentation du prix final à des niveaux de bon sens économique. Ou au moins, je le crois ainsi. Bien que je comprenne que depuis l'Allemagne on aie un point de vue trés different.

C'est ce qui est arrivé, par exemple, avec la guerre des prix à la perte des compagnies de vol américaines de prix bas. Ils ont fini par faire faillite, l'une après l'autre, jusqu'à ce qu'ils se sont mis d'accord sur de prix minimaux qui permettaient a nouveaux la rentabilité. Bon week-end a tous.

[Editado a las 2010-01-22 21:24 GMT]


 
Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
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Limite Jan 22, 2010

Pablo Bouvier wrote:

C'est ce qui est arrivé, par exemple, avec la guerre des prix à la perte des compagnies de vol américaines de bas prix. Ils ont fini par faire faillite, l'une après l'autre, jusqu'à ce qu'ils se sont mis d'accord sur de prix minimaux qui permettaient a nouveaux la rentabilité. Bon week-end a tous.


Effectivement, la limite de tout « prix » - du moins en comptabilité - est 0,00. On peut difficilement faire moins cher que gratuit, sauf à pratiquer la vente à perte... qui est d'ailleurs autorisée dans certains pays européens. Mais il est dit qu'on n'apprend jamais aussi bien qu'à ses propres dépens !

PS : est-ce d'ailleurs un hasard que certains « artistes » de notre secteur d'activité, que les règles en vigueur m'interdisent de nommer, ont fait faillite ou sont en cours de liquidation ? Je ne le pense pas ; et je ne pense pas non plus que nous sommes au début d'en voir la fin.

[Edited at 2010-01-22 21:19 GMT]


 
Pablo Bouvier
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Attention offres sur Proz: tarifs comiques Jan 22, 2010

Laurent KRAULAND wrote:

Pablo Bouvier wrote:

C'est ce qui est arrivé, par exemple, avec la guerre des prix à la perte des compagnies de vol américaines de bas prix. Ils ont fini par faire faillite, l'une après l'autre, jusqu'à ce qu'ils se sont mis d'accord sur de prix minimaux qui permettaient a nouveaux la rentabilité. Bon week-end a tous.


Effectivement, la limite de tout « prix » - du moins en comptabilité - est 0,00. On peut difficilement faire moins cher que gratuit, sauf à pratiquer la vente à perte... qui est d'ailleurs autorisée dans certains pays européens. Mais il est dit qu'on n'apprend jamais aussi bien qu'à ses propres dépens !

PS : est-ce d'ailleurs un hasard que certains « artistes » de notre secteur d'activité, que les règles en vigueur m'interdisent de nommer, ont fait faillite ou sont en cours de liquidation ? Je ne le pense pas ; et je ne pense pas non plus que nous sommes au début d'en voir la fin.

[Edited at 2010-01-22 21:19 GMT]


Oui, il me semble aussi très curieux que on justifie le libéralisme économique à outrance, tandis que l'on attente impunément contre la liberté d'expression sur ces "artistes" en nous mettant une muselière par voie juridique. Dans ma jeunesse, pauvre innocent, je croyait que l'égalité était l'une des bases de la jurisprudence...


 
Platary (X)
Platary (X)
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Ne nous quitte pas ! Jan 23, 2010

Sylvain Leray a analysé :

Je me garderai donc de participer à nouveau, surtout si c'est pour être aussi mal compris, voire superbement ignoré.



Non, non, Sylvain, je pense que nous sommes nombreux à te lire avec intérêt et plaisir.

Que nous sommes globalement du même avis - c'est un minimum ici - et que si l'auteur de ce fil dit "Moi, pas comprendre" je ne peux en effet que confirmer qu'il ne comprend pas tout.

Du coup, Moi Tarzan, j'entame ma quarantéunième année de traducteur sans le moindre état d'âme - ceci pour répondre collectivement à d'autres contributeurs - ce qui ne veut pas dire que la vie soit un long fleuve tranquille, mais Tarzoone il a sans doute pas tout compris non plus ?


 
Pablo Bouvier
Pablo Bouvier  Identity Verified
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Attention offres sur Proz: tarifs comiques Jan 23, 2010

Marcin Rey wrote:

Pablo Bouvier wrote:
En premier lieu, merci beaucoup pour votre recommandation de changer de métier. Après plus de 30 ans d'exercice professionnel, la traduction commencait à m'ennuyer


Rien de personnel, cher Monsieur Bouvier. Moi aussi, au bout de 17 ans de traduction, je commence à être un peu las...

Plus sérieusement, je maintiens que quand une activité cesse d'être rentable ou de vous plaire - il faut changer de métier. Cela concerne les sidérurgistes, les ouvriers des chantiers navals, alors pourquoi pas les traducteurs? Qu'avons nous donc d'exceptionnel? Quand on est pas satisfait de son salaire, on cherche un autre emploi. Si on ne trouve pas un autre emploi, on reste et on travaille. Quand on est traducteur, si l'on estime que l'on ne gagne pas suffisamment, on essaye de faire autre chose - ou on serre les dents et on continue. Je ne vois pas la différence.

Vous pratiquez la paire de langue français espagnol. Je ne veux pas vous faire peur, mais un jour, vous serez rattrapé par des collègues qui, actuellement, travaillent entre Haiti et la République Dominicaine. À moins que vous ne parveniez à leur faire interdire l'accès des plateformes internet. Moi, je suis susceptible d'être un jour rattrapé par des polonais d'Ukraine qui ont appris le français, par exemple. Ainsi va la vie. Ce que je leur souhaite, à mes amis ukrainiens, c'est de se développer le plus vite possible pour se rapprocher du niveau de la Pologne, et accessoirement de remonter leurs prix. Ce n'est pas en essayant vainement de les exclure que l'on va y arriver.

Pablo Bouvier wrote:
Mais, n'oubliez vous pas quelque chose qui n'as rien du socialisme de l'Ouest ? : le prix de revient par heure de travail, peut-être ? Je ne sais pas chez vous, mais ici les couts qu'un traducteur doit affronter pour vivre sont assez élevés. Par exemple, une connexion décente à Internet, c'est une de plus chères, si non la plus chère d'Europe.


J'ai parlé de rentabilité intrinsèque de l'activité, pas de coût de la vie. Encore une fois, entendons-nous sur les termes.

À ma connaissance, en Pologne aussi nous avons des connexions internet très chères, comparées aux revenus de la population (probablement parce que les bénéfices de TPSA servent à financer les avantages sociaux du personnel de France Télécom, dont les téléphonistes polonais ne peuvent que rêver). Mais quand même, il me faut à peine 3 pages de traduction pour le financer mon forfait mensuel. Ce n'est pas substantiel.

Pablo Bouvier wrote:
Et, en ce qui concerne le libéralisme economique exacerbé, nous tous connaissons les conséquences : Une crise économique mondiale sans précédents depuis la Grande Dépression du 1929 avec l'Espagne à la tête en Europe. Mais, je suis d'accord avec vous en ce que la globalisation a apporté des nouveaux défis que nous devrons apprendre à affronter.


Je vous plains. La Pologne, par contre, est le seul pays d'Europe à ne pas être en décroissance. C'est peut-être parce que nous avons moins de régulation, peut-être parce que nous travaillons d'arrache-pied, ou peut-être parce que notre gouvernement est tellement paresseux qu'il néglige de s'occuper de l'économie, qui donc se débrouille toute seule.

Quoi qu'il en soit, c'est le passage au libéralisme qui a fait de la Pologne un pays où la vie est encore un peu difficile certes, mais supportable et même très agréable quand on se débrouille bien, ce qui est mon cas, je suis heureux de le dire. En 1989, le salaire moyen était de quelques dizaines de dollars; actuellement, nous sommes en train de dépasser le Portugal et nous sommes bien déterminés à rattraper les meilleurs. Ou M'sieur, même la France et l'Allemagne! Farpaitement! Je ne crois pas que nous en serions là si nous n'avions qu'occidentalisé le dirigisme hérité de la colonisation soviétique.

Je ne vois pas le rapport entre la crise financière et vos velléités de réguler le marché de la traduction. Je rappelle gentiment que - sans nier les errances de la haute finance, qui a sans conteste déliré - cette crise est aussi et avant tout le résultat d'interventions malencontreuses de la puissance publique (Fanny Mae etc.). Donc - d'un manque de libéralisme, et non d'un excès.

La conséquence du manque de l'horrible libéralisme que vous décriez est par contre une globalisation qui ne va que dans un seul sens, et maintient la pauvreté presque partout dans le monde. La PAC en est l'exemple le plus flagrant. Pour être clair, l'excès de régulation et de protectionnisme est la cause directe de la faim dans le monde! À côté, cette crise dans le monde occidental, c'est une plaisanterie. Quelqu'un est-il mort de faim à cause de la crise en Espagne?

En tant que traducteurs, vu notre mission particulière, nous ne devrions pas reproduire ces dérives dans notre petite profession.

Quoi qu'il en soit, la sphère économiquement la plus libre du monde, c'est Internet. Notre métier est concerné au premier chef. La globalisation avance, on peut le déplorer ou s'en féliciter (mon cas). On peut y participer ou dresser des barrières. Mais de toute façon, elles tomberont.

A mury runą, runą, runą, i pogrzebią stary świat (Jacek Kaczmarski)


Je comprends bien votre point de vue depuis un pays de l'Est. Quand j'étais jeune, je assistait chaque année à la Foire de Leipzig et je ne suis pas de ceux qui restent seulement avec le point de vue touristique, mais j'essaie de connaître la réalité sociale de la population en me mélangeant à elle et en parlant aux personnes. La plus grande partie de la population nous considérait aux occidentaux comme des privilégiés et, en comparaison, nous l'étions certainement.

Mais, quelle réalité voyaient-ils ? Celle des entrepreneurs, des directives, des représentants commerciaux de haut niveau ? Ce n'était pas la réalité économique occidentale. Les problèmes dérivés du libéralisme à outrance comme le chomage, la compétitivité exacerbée qui ne sert que a enrichir encore plus les pays plus riches et appauvrit encore plus les pays plus pauvres n'étaient pas perçus. Au contraire, une grande partie des occidentaux, qui ignoraient complètement la réalité des pays del Est et qui ne les avaient jamais visités (en Espagne, c'était interdit de voyager), considéraient le communisme comme la panacée universelle : égalité, liberté, fraternité et tout le bla, bla, bla ad-hoc de la gauche divine.

Ce n'est pas moins certain que le libéralisme économique a amélioré en grand partie les conditions de personnes qui vivaient avec le minimum. Tout cela est juste et désirable. Les différences sociales excessives ne peuvent apporter plus que des conséquences négatives. Une paire de posts plus haut j'avais insinué le fait de la solidarité sociale (que non du socialisme, vade retro, satanas) comme un facteur à tenir en compte dans les prix et ils m'ont répondu qu'ils n'avaient compris goutte...

Par conséquent, je n'ai aucune peur que d'autres pays se développent et entrent en concurrence. Plus encore, c'est tout a fait désirable. Ce qui oui me fait peur consiste en que l'on égale vers la baisse en lieu de ver la haute et en n'améliorant pas les conditions de la majorité de la population. Et cela, malheureusement, on ne peut pas l'eviter que par la voie de prix minimal. C'est ce qui succède en Espagne. La classe moyenne et travailleuse disparaît au bénéfice d'une minorité selecte, tandis que la cinquième partie de la population et en train de s'agrandir est sur le seuil de la pauvresse (pas de morts, encore...que l'on sache.)

Cependant, une monnaie a toujours deux visages. J'ai un point de vue diamétralement opposé au sujet des causes la crise économique. Pour moi, elle continue a être conséquence de un libéralisme à outrance et non de l'interventionnisme. Je crois que, sans arriver à l'interventionnisme des pays d'économies centralisées, si on aurait exercé un contrôle modéré sur les sociétés financières americaines, aujourd'hui nous ne paierions pas les conséquences, tant plus difficiles dans les pays les moins favorisés. Et, sincèrement, je crois que une régulation modérée des marchés (marché de la traduction inclus), aussi éloigné de l'interventionnisme a la sovietique comme du liberalisme a l'americaine, est absolutement nécessaire pour éviter l'absence de critères qui nous obligent au bon critères économiques.

Beaucoup de personnes, y compris certains de mes collègues, oublient souvent (volontairement ou non) que un prix minimal m'obligerait aussi. Par exemple, si je sous-traite un collègue pour un travail cela m'obligerait à deux choses :

a) à ne pas lui payer en dessous des prix du marché
b) à exiger aussi de mes clients un prix juste, puisque mes prix de revient m'obligeraint à avoir un bénéfice sur le prix précité.



PD: je regrette, mais les murs existent aussi actuellement, et tant plus solides en ce qui concerne qu'ils ne sont pas visibles...

[Editado a las 2010-01-23 13:03 GMT]


 
Francine Alloncle
Francine Alloncle
Italy
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Attention offres sur proz : tarifs comiques Jan 24, 2010

Tout comme Irène je suis d'accord pour entreprendre une croisade (mais comment?)visant à faire respecter nos droits et notre dignité mais je me rends compte qu'il ne sera pas facile de convaincre tout le monde de ne pas accepter ces tarifs dérisoires et humiliants. Quant à moi je ne perds même pas mon temps pour leur répondre mais par contre je me demande comment peut-on avoir confiance en la personne qui accepte un tel tarif sans se poser la question sur la qualité de la traduction. ... See more
Tout comme Irène je suis d'accord pour entreprendre une croisade (mais comment?)visant à faire respecter nos droits et notre dignité mais je me rends compte qu'il ne sera pas facile de convaincre tout le monde de ne pas accepter ces tarifs dérisoires et humiliants. Quant à moi je ne perds même pas mon temps pour leur répondre mais par contre je me demande comment peut-on avoir confiance en la personne qui accepte un tel tarif sans se poser la question sur la qualité de la traduction.
A ce point je préfère travailler gratuitement pour les associations qui aident Haiti, ou d'autres ONG, au moins je ne me sens pas humiliée et encore moins exploitée.
Mieux vaut avoir quelques clients qui savent apprécier et reconnaitre la qualité du travail, même si les temps ne sont pas faciles, que de se jeter dans une concurrence déloyale.
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Laurent KRAULAND (X)
Laurent KRAULAND (X)  Identity Verified
France
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Erreur classique... Jan 24, 2010

FRANCINE ALLONCLE wrote:
Quant à moi je ne perds même pas mon temps pour leur répondre mais par contre je me demande comment peut-on avoir confiance en la personne qui accepte un tel tarif sans se poser la question sur la qualité de la traduction.

C'est à mon avis une erreur classique que de comparer différentes strates d'un même secteur d'activité. Je ne pense pas que les traducteurs à 0,02 USD jouent sur le même terrain que les traducteurs à 0,15 EUR. Et le terrain de jeu est aussi différent que les règles qui y sont appliquées.


 
Irène Guinez
Irène Guinez  Identity Verified
Spain
Local time: 13:59
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Petit débutant versus pro Jan 24, 2010

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Vous croyez sincèrement que personne n'y a pensé avant vous ?

Cette suggestion a été faite des centaines de fois, la réponse a toujours été et sera toujours "non", pour les raisons mentionnées par Stéphanie et aussi pour la simple et bonne raison que proz se veut être uniquement un site de "mise en relation" entre clients et traducteurs. Offre et demande sont donc parfaitement li
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Vous croyez sincèrement que personne n'y a pensé avant vous ?

Cette suggestion a été faite des centaines de fois, la réponse a toujours été et sera toujours "non", pour les raisons mentionnées par Stéphanie et aussi pour la simple et bonne raison que proz se veut être uniquement un site de "mise en relation" entre clients et traducteurs. Offre et demande sont donc parfaitement libres.

Je sais bien que mes pauvres petits commentaires ne sont pas dignes de professionnels de Proz qui sont là depuis bien plus longtemps que moi.
MAIS:

1-Si j'ai envie de râler, je le fais, que ça suit utile ou non.

2-Si cela ne fait que 6 mois que je suis dans Proz, cela ne signifie pas que je doive me taire car "tout le monde a déjà dit avant moi la même chose".

Les nouveaux venus ont le droit à la parole, que je sache.
Ce post a été lu 4707 fois.... pas mal pour une débutante qui radote, non?

Bon week end à tous.

Irène
Collapse


 
Sylvain Leray
Sylvain Leray  Identity Verified
Local time: 13:59
German to French
À côté Jan 25, 2010

Irène Guinez wrote:



Vous croyez sincèrement que personne n'y a pensé avant vous ?

Cette suggestion a été faite des centaines de fois, la réponse a toujours été et sera toujours "non", pour les raisons mentionnées par Stéphanie et aussi pour la simple et bonne raison que proz se veut être uniquement un site de "mise en relation" entre clients et traducteurs. Offre et demande sont donc parfaitement libres.


Je sais bien que mes pauvres petits commentaires ne sont pas dignes de professionnels de Proz qui sont là depuis bien plus longtemps que moi.
MAIS:

1-Si j'ai envie de râler, je le fais, que ça suit utile ou non.

2-Si cela ne fait que 6 mois que je suis dans Proz, cela ne signifie pas que je doive me taire car "tout le monde a déjà dit avant moi la même chose".

Les nouveaux venus ont le droit à la parole, que je sache.
Ce post a été lu 4707 fois.... pas mal pour une débutante qui radote, non?

Bon week end à tous.

Irène




C'est dommage, pour une fois que vous répondiez à une remarque qui n'allait pas dans votre sens, votre réponse est malheureusement complètement hors-sujet. Je ne répondrai donc pas sur les tarifs, ayant déjà exprimé ce que j'avais à en dire.

Il n'a jamais été question de vous « empêcher de parler ». Vous me reprochez dans un autre fil de manquer d'humour, je pense que ma petite émoticône était pourtant assez éloquente sur ce point.

Concernant les 4700 lectures du sujet, je ne vois pas le rapport, mais puisque vous en parlez et que cela semble vous tenir à cœur, je me permets trois commentaires :

- les tarifs sont un sujet qui intéressera toujours les foules, et c'est un vieux serpent de mer sur ce forum ;

- il faut garder à l'esprit que sur un sujet de plus de 5 pages, cela multiplie considérablement le nombre de clics ;

- enfin, il faut également garder à l'esprit, ce que beaucoup semblent ignorer ici, que ce forum est lu avec attention par de nombreux donneurs d'ordre potentiels, agences et clients directs, et qu'à vouloir rendre à notre profession sa dignité et le respect qu'elle mérite, il serait bon de commencer par soigner l'image que nous en donnons en public.

Une bonne semaine à vous tous,
Sylvain






[Modifié le 2010-01-25 09:03 GMT]


 
Olivier Vera
Olivier Vera
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Bonjour Jan 25, 2010

Bonjour à tous

Voilà un sujet que je trouve fort à-propos, particulièrement en ces temps de crise.

Irène, nul doute que le succès de votre fil s'explique, au moins en partie, par les inquiétudes que suscitent les prix visibles sur Proz.

Si je suis d'accord avec Sara quand elle dit :

Mieux vaut passer du temps à affiner son positionnement, à trouver des prospects qui cherchent autre chose que du pas cher, et contourner les "courtiers" et autres "grossistes" pour aller directement à la source (les clients directs).


je le suis moins avec son :

S'indigner devant de telles offres ne sert strictement à rien


Par ailleurs, la remarque de Paul Hamelin me semble digne d'intérêt :

la situation actuelle est effrayante car nous en sommes aujourd'hui quasiment aux mêmes tarifs qu'il y a 15-20 ans, alors que le coût de la vie a légèrement augmenté depuis!


Il y aurait donc bien un problème, auquel le jeu de l'autruche ne changera rien.
L'idée de Pablo (interdire la publication de travaux en dehors de certaines limites) m'est venue aussi à l'esprit. Lorsque je lis Sylvain Leray :

Définir un "plafond minimum" c'est fixer implicitement un prix maximum et c'est bloquer le champ des négociations.


Je me dis que c'est possible, mais aussi que c'est un raccourci et, du reste, l'inverse est vrai également, à savoir que ne fixer aucun plancher laisse fatalement la possibilité à quiconque de casser les prix. Et quel meilleur endroit que Proz pour en faire l'amer constat ? Du reste, essayez de vivre sans plancher, vous allez vite vous retrouver à la cave ^^.
Je caricature, mais l'idée d'un minimum ne me semble pas si absurde.

Si je rejoins Sylvain et Sophie sur le :

La seule solution au problème des prix, c'est d'arrêter d'accepter les prix bas.


je concède que, pour avoir consulté souvent Proz ces derniers temps, la répétition desdits tarifs devient franchement usante, pour ne pas dire démotivante. Par ailleurs, il est devenu plus difficile de négocier ses tarifs à la hausse, crise (ou prétexte de la crise) oblige.

Comme le souligne Pablo :

La réalité c'est que l'unique marché que je connais dans lequel ce sont sont les clients et non les fournisseurs qui fixent les prix c'est précisément celui de la traduction.


En réalité, il appartient à chacun d'entre nous d'imposer (ou tenter d'imposer) son tarif.
Le problème, c'est qu'à partir du moment où vous êtes en concurrence avec ce que j'appelerai un 0,04 ou 0,05 euro (fréquent sur Proz), le choix du client est souvent vite fait.

Reconnaissons que la traduction a ceci de particulier que le client (je devrais dire "les agences de traduction" ou toute autre entité de sous-traitance, en l'espèce) imposent souvent un tarif à prendre ou à laisser. La traduction n'est cependant pas la seule profession dans ce cas. Les maraîchers en savent quelque chose, ainsi que tous ceux qui ont affaire avec la grande distribution, pour ne citer que cet exemple.

C'est quelque chose de difficile à accepter tant il est vrai que lorsqu'on va faire ses courses, acheter un ordinateur ou une voiture, il ne nous vient pas à l'idée de vouloir imposer le prix qui nous chante. Pour autant, si on nous propose une voiture dont on nous dit qu'elle est identique et qu'elle coûte 50 % de moins que celle qu'on vient de voir, il m'est avis que le choix sera vite fait aussi pour pas mal d'entre nous (les moins regardants/suspicieux, en tout cas).

Pour revenir au message initial d'Irène, j'ai bien envie de lui dire que, puisqu'ils veulent la guerre (des prix), prenons les armes.
Personnellement, j'assimile les tarifs indécents que l'on trouve ici et ailleurs à de la pollution de marché. Le même genre de pollution qui fait fermer des entreprises françaises, parce que c'est moins cher ailleurs (peut-être de moins bonne qualité, mais moins cher). Il arrive que des entreprises fassent machine arrière et reviennent en France dare-dare. Il arrive aussi qu'elles restent là où elles ont déménagé. Mondialisation. Les ouvriers gueulent, les laitiers manifestent. On serait bien bête d'être les seuls à se laisser marcher dessus. Reste à savoir comment mettre des bâtons dans les roues à tous ces "pollueurs". Vaste programme.

Ps : notre vraie bouée de sauvetage, n'en doutons pas, passe par le client direct et le court-circuitage des agences de traduction "esclavagistes". Le hic, c'est que comme le dit Sara, trouver des clients directs n'est pas simple, et surtout, on n'a pas tous l'âme d'un commercial. Personnellement, j'avoue que ça m'em… prodigieusement.


[Edited at 2010-01-25 17:02 GMT]


 
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Attention offres sur Proz: tarifs comiques






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